Comprendre la piroplasmose

La piroplasmose est une maladie parasitaire interne affectant les chevaux, causée par Theileria equi et Babesia caballi. Transmise par les tiques, elle entraîne des symptômes sévères comme l’anémie, des œdèmes et la fièvre, impactant ainsi la santé équine.

Tique sur le pelage d'un animal

Impact de la piroplasmose sur les échanges internationaux

Les tests de dépistage sont cruciaux pour l’importation et l’exportation de chevaux afin de prévenir la propagation de la maladie dans de pays ou la maladie ne sévit pas de manière habituelle. De nombreux pays imposent des réglementations strictes pour assurer la santé de leurs populations équines.

transport de chevaux par avion

Causes et symptômes

Les signes cliniques provoqués par l’infection de B. caballi et T. equi sont très similaires, nécessitant des analyses pour les différencier. La principale différence est que les chevaux peuvent rester porteurs chroniques de T. equi et présenter des phases aiguës plusieurs fois par an.

Signes cliniques:

  • Hyperthermie (pic aux alentours de 40°C), baisse de l’état général, perte d’appétit
  • Syndrome hémolytique : muqueuses pâles ou jaunes, anémie, urines colorées
  • Œdème des membres, complications rénales et cardiaques
  • Parfois coliques et symptômes nerveux
  • Forme chronique : léthargie, diminution des performances sportives et/ou anémie légère

Les chevaux étant porteurs chroniques de T.equi et présentant des réactivations du parasite peuvent présenter des signes cliniques plus légers.

Transmission et épidémiologie de la piroplasmose

  • Les pays endémiques (où la maladie est présente de manière habituelle et récurrente) sont principalement en Amérique du Sud et dans le sud de l’Europe. Une progression vers le nord de l’Europe a été observée récemment.
  • Transmises par des tiques adultes, certaines comme Rhipicephalus ou Dermacentor peuvent survivre longtemps dans l’environnement.
  • La transmission n’est plus saisonnière : à cause du changement climatique, les chevaux peuvent présenter une piroplasmose toute l’année.
  • Une transmission iatrogénique (accidentelle) est possible via des transfusions sanguines.
  • Les transmissions in-utero sont rares mais possibles.

Diagnostic et traitement

1. Diagnostic :

    1. Tests sérologiques : difficilement interprétables en cas de suspicion aiguë, mais nécessaires pour les exportations.
    2. PCR : Examen le plus sensible pour diagnostiquer la piroplasmose et différencier T. equi et B. caballi. Des tests rapides peuvent être réalisés en clinique.
    3. Frottis sanguin : Méthode fiable en cas de visualisation des protozoaires mais peu sensible.

2. Traitement :

    1. Aucun vaccin existant, la prévention est donc essentielle, bien que difficile dans les pays endémiques.
    2. Antiprotozoaires : L’imidocarb (Carbesia) est injecté en intra-musculaire, permettant d’éliminer B. caballi et de réduire la charge parasitaire de T. equi. Cependant, il présente des effets secondaires, et un diagnostic PCR est conseillé avant traitement.

Les chevaux infectés par T. equi restent souvent porteurs chroniques. Dans les pays endémiques, cette chronicité permet des crises aiguës moins sévères. Il n’est pas recommandé d’éliminer complètement T. equi chez ces chevaux.

Réglementations et mesures préventives

  1. Dépistage rigoureux pour les exportations vers les pays non-endémiques : une sérologie négative (IFAT et/ou ELISA) est obligatoire.
  2. Traitements préventifs : Utilisation d’acaricides et répulsifs, surveillance et élimination des tiques.
  3. Gestion des pâturages : Maintenir des pâturages propres pour limiter les tiques. Utiliser des poules dans les prés peut également aider.
  4. Attention au stress : Le transport, l’hospitalisation et le stress peuvent réactiver les parasites latents de T. equi. Surveillez les signes cliniques après ces périodes.

Conclusion

La prévention et la gestion de la piroplasmose sont essentielles pour sécuriser les échanges internationaux de chevaux. Pour plus d’informations, contactez-nous