Diagnostic de l’asthme équin : quand s’inquiéter et comment procéder
On entend souvent ‘oh il toussote un peu en début de travail et après ça passe… c’est pas grave on va mettre un petit sirop et ça ira !’ Bien au contraire, une toux en début de travail est un des signes à surveiller qui doit inciter à aller plus loin et à poser ou non un diagnostic d’asthme équin.
Évaluation initiale et auscultation générale
Tout d’abord on pratique une auscultation générale puis une auscultation respiratoire :
On regarde le cheval respirer au repos. Il faut bien regarder si la respiration est normale ou « abdominale ». Dans ce cas le cheval va contracter ses muscles abdominaux signe qu’il doit faire un effort à chaque cycle respiratoire ce qui n’est pas normal.
Observation visuelle et auscultation respiratoire
On observe les naseaux du cheval, sont ils anormalement dilatés ou pas ? On regarde s’il y a du jetage (écoulement nasal) uni ou bilatéral. À l’aide d’un stéthoscope, on va ensuite ausculter le cheval. Le cœur est écouté puis on « écoute » la respiration. On essaie alors grâce à cet examen de mettre en évidence des bruits respiratoires anormaux comme des sifflements ou crépitements.
Test de ventilation forcée (test au sac)
Enfin on pratiquera un test de ventilation forcée encore appelé « test au sac ».
On positionne un sac plastique sur le naseau du cheval afin de « forcer sa respiration » et ainsi augmenter l’intensité des bruits pour savoir s’il y a des crépitements, sifflements…et évaluer sa capacité de récupération. On écoutera à l’aide du stéthoscope et on pourra ainsi apprécier les différences respiratoires avec ou sans le sac.
Techniques d’imagerie : radiographie et échographie pulmonaire
Un examen radiographique permettra ensuite de visualiser le poumon et de mettre en évidence des lésions bronchiques et du tissu pulmonaire.
Une échographie du poumon permet également de visualiser des lésions spécifiques qui vont orienter le diagnostic
Lavage broncho alvéolaire (LBA) et lavage trachéal (LT)
Enfin on pourra proposer en fonction des signes cliniques et de l’historique du cheval (une toux qui dure depuis longtemps et qui ne passe pas malgré les nombreux traitements réalisés par exemple) réaliser un LBA (lavage broncho alvéolaire) et ou un LT (lavage trachéal).
Le LBA :
Le cheval est tranquillisé et une personne va rester à la tête afin de le tenir à l’aide d’un tord-nez. L’endoscope respiratoire de 2m est alors introduit afin de visualiser l’appareil respiratoire (tout est visualisé en direct sur un écran). Le cheval peut rapidement tousser, c’est normal ! Pour calmer la toux on injectera via notre endoscope un anesthésique local. On pourra alors progresser jusqu’à la carène bronchique et les premières bronches. Le LBA consiste à injecter via le canal de l’endoscope ou à l’aveugle à l’aide d’une sonde de lavage broncho-alvéolaire du sérum physiologique. On réaspire immédiatement ce liquide à l’aide de seringues. Ce liquide est ensuite transvasé dans des petits tubes spécifiques (tubes EDTA) qui seront analysés en laboratoire.
Grâce à cette cytologie (évaluation du type de cellules présentes dans le territoire pulmonaire) on pourra par exemple savoir si le cheval présente un asthme léger à modéré ou plutôt sévère. Cet examen permet également de mettre en évidence une contamination par des champignons provenant du foin ou de l’environnement.
En cas d’une suspicion de surinfection bactérienne, on pourra réaliser un lavage trachéal en plus. De la même façon on va injecter via l’endoscope un liquide physiologique que l’on va ensuite recueillir de manière stérile grâce à un cathéter. Ce liquide sera ensuite envoyé à un laboratoire afin de réaliser une bactériologie.
Cet examen permet d’identifier le type de bactérie à l’origine de la contamination et de choisir l’antibiotique adapté.
N’hésitez pas à nous contacter en utilisant le formulaire ci-dessous :