Retrouvez l’ensemble de vos questions les plus fréquentes, nos vétérinaires vous apportent les bonnes réponses.
Produits qui traînent dans la pharmacie, impression de « savoir-faire », volonté de faire des économies… la tentation d’auto-médiquer son cheval est grande. Pourtant, les conséquences peuvent être graves…
1. C’est illégal !
La pratique de la médecine vétérinaire équine est réservée… aux vétérinaires ! Vous n’avez pas le droit d’effectuer des actes médicaux ou chirurgicaux sur vos chevaux, c’est passible de sanction pénales et d’amendes ! Cela concerne aussi la vaccination, une seule personne est habilitée à la pratiquer : votre vétérinaire.
2. C’est dangereux
En prenant l’initiative de soigner votre cheval sans l’avis du vétérinaire, vous pouvez mettre sa santé en danger.
En voici en exemple : après une séance de travail, votre cheval vous apparait raide, ne veut plus avancer et ses muscles sont contractés. Vous vous dites qu’une injection d’anti-inflammatoires soulagera sûrement ses contractures ? Surtout pas !
Si votre cheval est déshydraté ou présente une myosite, les anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être toxiques pour ses reins…
3. Ça peut coûter cher
Imaginez que votre cheval présente une forte douleur oculaire et tient son œil fermé. Vous pensez à une uvéite, car il en a déjà eu une. Vous vous apprêtez à utiliser cette pommade que votre vétérinaire vous avait alors prescrite pour votre cheval. Grave erreur : s’il s’agit d’un ulcère de la cornée (présentation clinique relativement similaire), les pommades pour uvéites sont contre-indiquées ! Elles contiennent des corticoïdes, molécules qui vont aggraver l’ulcère et retarder la guérison… A la suite de cela, les lésions seront plus avancées, le traitement prendra plus temps et c’est votre porte-monnaie qui va en pâtir…
Vouloir faire l’économie d’une consultation vétérinaire est rarement un bon calcul…
Lorsque votre cheval de concours montre une baisse de régime, soyez attentifs à certains gestes qui témoignent d’une contre-performance :
- Si le cheval dévie par rapport à l’axe longitudinal, c’est-à-dire s’il n’aborde pas l’obstacle perpendiculairement. Ce comportement est souvent associé à une arthropathie, c’est-à-dire une affection articulaire. Par exemple, lors d’affection méniscale gauche, le cheval va dévier et sauter à gauche.
- S’il se réceptionne toujours sur le même membre antérieur. Ceci se produit souvent lors de douleur postérieure des pieds.
- S’il change de pied au galop. Cette attitude témoigne d’un inconfort postérieur, qui apparaît lors des virages ou lorsque le cavalier rassemble le cheval. Ce type de comportement est souvent associé à une lombalgie, primaire ou secondaire à une affection articulaire plus basse.
Face à ces observations, appelez votre vétérinaire afin qu’il examine votre monture. Ces anomalies doivent vous alerter, elles révèlent des douleurs lors du travail et entraînent une baisse de performance.
Votre vétérinaire devra examiner votre cheval dans différentes situations, afin d’identifier les facteurs qui déclenchent ces signes d’appel. Il procédera ensuite à des examens complémentaires pour affiner son diagnostic (anesthésies tronculaires, radiographies, échographies).
A savoir:
Certaines affections vont empêcher le cheval d’être performant alors que d’autre sont relativement bien tolérées par le cheval de CSO.
Affections qui vont limiter la performance chez le cheval de CSO :
- Les dorsalgies (conflit des processus épineux, lombalgie)
- La douleur postérieure des pieds antérieurs (naviculaire, talons)
- L’arthropathie des boulets antérieurs, des jarrets
- Douleurs gastriques
- Douleurs musculaires à l’effort
Affections qui sont mieux tolérées par le cheval de CSO :
- Tendinite des tendons fléchisseurs superficiels
- Desmopathie des ligaments suspenseurs
- Arthropathie des grassets
- Affection respiratoire chronique
Source : Philippe Benoit, Comment examiner un cheval de concours de saut d’obstacles, Le Nouveau Praticien Vétérinaire équine 2006, n°10, 105-107.
Votre cheval s’est blessé ? Difficile de savoir comment réagir entre la peur d’effectuer
des actes susceptibles d’aggraver la plaie et la désagréable impression de rester impuissant, pas facile de trancher voici les erreurs à ne pas faire face à une plaie :
- N’aspergez pas la plaie d’alcool ou de produit désinfectant. Il faut en effet faire attention aux produits antiseptiques utilisés. Evitez l’alcool qui brûle et est agressif pour les tissus. Préférez lui une solution type Vétédine et ne l’utilisez pas pur : à haute concentration, la polyvidone iodée est toxique pour les cellules. Il faut donc diluer le produit avec de l’eau stérile pour nettoyer la plaie. En l’absence de vétédine ou d’eau stérile, un rinçage à l’aide d’eau propre peut éventuellement être réalisé afin d’éliminer les saletés à la surface de la plaie.
- Si la plaie est en regard d’une articulation, ne rincez pas la plaie : appliquez un pansement propre (si possible stérile) et appelez immédiatement le vétérinaire : les plaies articulaires doivent être prises en charge très rapidement car le risque d’arthrite septique est réel (infection de l’articulation).
- En cas d’hémorragie, ne faites pas de garrot : mieux vaut compresser fortement la plaie à l’aide de coton ou de ouate. La mise en place d’un garrot peut entraîner des lésions car il bloque la circulation. Seul le vétérinaire peut décider de l’utilité d’un tel système.
- N’effectuez pas de douche avec trop de pression. En effet, cette pratique favorise le bourgeonnement des tissus, et par conséquent l’apparition de chéloïde : le processus de cicatrisation s’emballe et une quantité excessive de tissu est produite : la plaie ne se ferme jamais, mais prolifère sous la forme d’un chou fleur.
- Si vous faites un pansement, prenez garde à ne pas trop serrer les différentes couches : vous risqueriez de léser les tissus cutanés ainsi que les structures vasculaires et nerveuses. Mieux vaut faire appel au vétérinaire qui saura doser la force avec laquelle il applique le pansement.
Cet article présente une étude visant à comparer deux techniques d’imagerie des voies respiratoires supérieures chez les chevaux de selle : endoscopie sur tapis roulant et endoscopie embarquée.
L’examen endoscopique des voies respiratoires supérieures permet de visualiser la
morphologie et le fonctionnement de diverses structures laryngées et pharyngées chez le cheval : voile du palais, épiglotte, cartilages aryténoïdes, plis ary-épiglottiques, cordes vocales, ventricules laryngés…
Cet examen est particulièrement indiqué lors de bruit respiratoire et/ou lors d’insuffisance à l’effort. Cet examen peut être réalisé sur le cheval au repos ou à l’effort. L’intérêt de l’examen à l’effort est de diagnostiquer des obstructions n’apparaissant que lors de l’exercice, soit sur tapis roulant, soit à l’aide d’un endoscope embarqué.
L’évaluation sur tapis roulant peut présenter des inconvénients sur les chevaux de selle car le travail sur tapis roulant est parfois peu représentatif du travail effectué sur le terrain. En effet, la fermeture de l’angle céphalo-cervical, l’effet des enrênements et du cavalier (poids, actions, éperons, etc.) ne sont pas reproduits. Des endoscopes embarqués ont été récemment mis au point, pour permettre d’observer les régions pharyngée et laryngée lorsque le cheval est monté dans les conditions habituelles du travail.
L’objectif de cette étude était d’examiner le larynx de onze chevaux de selle grâce à une endoscopie sur tapis roulant à haute vitesse d’une part, et grâce à un endoscope embarqué chez l’animal monté d’autre part, afin de comparer ces deux techniques.
Les résultats de cette présente étude montrent que dans la plupart des cas, les examens endoscopiques sur le terrain et sur le tapis roulant révèlent les mêmes anomalies, permettant de poser un diagnostic et un pronostic identiques pour le cheval.
Les observations chez le cheval de selle sont cependant plus complètes lors d’endoscopies embarquées. Cela est sans doute lié à l’influence de la monte et de la mise en main sur la conformation dynamique des régions pharyngées et laryngées. Par exemple, le rassembler demandé par le cavalier accentue la fermeture de l’angle céphalo-cervical et semble prédisposer le cheval à présenter une obstruction de la région. Cette observation est en adéquation avec des études précédentes rapportant une altération de la ventilation et une augmentation de la résistance à l’écoulement de l’air chez des chevaux dont la tête a été placée verticalement et une obstruction des VRS influencée par la flexion de la tête et de l’encolure. De plus, dans 2 cas sur les 11, l’endoscopie embarquée a permis d’établir un diagnostic que l’examen d’effort sur tapis roulant n’apportait pas.
L’endoscopie embarquée se révèle donc être un examen particulièrement intéressant et adapté aux chevaux de selle lors de bruit respiratoire ou d’intolérance à l’effort.
Source : Thibault Frippiat, Tatiana Art, Emmanuelle van Erck-Westergren, Comparaison de l’endoscopie d’effort sur le terrain et sur tapis roulant chez le cheval de selle, Pratique vétérinaire équine, N° 166 du 01/04/2010
Le jeu est un élément important de la vie du jeune Mammifère, il fait partie intégrante des éléments de son développement comportemental. Des études réalisées chez plusieurs espèces montrent qu’une absence de jeu ou une diminution du temps consacré au jeu pendant le jeune âge est un indicateur potentiel de mal-être.
Le jeu, indicateur de bien-être chez le poulain
L’absence de jeu chez un jeune animal est également souvent observée lors d’attachement non « sécurisé », lorsque le jeune consacre toute son attention à sa mère et est par conséquent peu ouvert aux sollicitations de son environnement et de ses congénères. Ainsi, chez le poulain, des interférences autour de la naissance ou de la première tétée peuvent entraîner un attachement excessif à la mère et des fréquences de jeu plus faibles que chez les autres poulains. Mais si le jeu est un indicateur positif de bien être chez le jeune, qu’en est-il chez l’adulte ?
Un signal d’alerte chez les chevaux adultes
Divers études se sont intéressées à la fréquence du jeu chez les individus adultes. Il apparaît que les comportements de jeux sont plus nombreux dans certaines conditions : privation de nourriture chez le chat, remise en groupe après un isolement social pendant un certain temps (de jeunes chevaux maintenus seuls pendant leur développement social jouent plus que leurs congénères lors de la remise en contact social), forte densité… Ainsi, le jeu est plus fréquent chez les animaux captifs que chez les individus sauvages vivant en liberté. Ainsi, en milieu naturel, le jeu ne se rencontre régulièrement que jusqu’au stade de « jeune adulte », il reste occasionnel et limité à certains individus au stade adulte. De plus, le jeu peut également se transformer en comportement compulsif, comme le hamster qui tourne sans relâche sur sa roue dans sa cage… Plusieurs études ont été menées chez des poneys et des chevaux afin d’évaluer ce que reflète le jeu chez l’équidé adulte. Ces études indiquent que chez l’adulte, le jeu n’est pas un indicateur de bien-être et doit au contraire intriguer voire alerter : le cheval adulte joue-t-il par ennui (peu de fourrage, paddock vide, absence de congénère) ? Par stress social ? En raison d’un état physiologique dégradé ? Enfin, l’expression de jeu dans la relation homme-cheval doit inciter à la prudence, car on observe fréquemment dans la nature une transition rapide entre les « poursuites » et le passage à l’agression… Ainsi, si le jeu est un indicateur positif chez le jeune, il ne l’est pas chez le cheval adulte.
Source : M. Hausberger, C. Fureix, M. Bourjade et al, Le jeu : indicateur de bien-être ou de mal-être ? 36° journée de la recherche équine, 4 mars 2010, Paris.
L’acupuncture est une discipline ancestrale de la médecine traditionnelle chinoise. Elle se fonde sur une approche énergétique et holistique. L’efficacité de cette médecine a souvent été remise en cause dans le monde de la santé humaine et vétérinaire. Cependant, les résultats de plusieurs études contrôlées ont permis d’aboutir à la création en 2002 d’une liste de 28 maladies pour lesquelles l’OMS reconnaît l’acupuncture comme une thérapie vraisemblablement efficace chez l’homme. Il existe peu d’études scientifiques sur l’efficacité de l’acupuncture chez le cheval. Néamoins, la plupart des indications ont été transposées à partir d’une autre espèce pour laquelle une efficacité a été mise en évidence, ou sont nées de l’expérience clinique après de multiples essais.
Chez le cheval, l’indication première de l’acupuncture est le traitement de la douleur sous toutes ses formes. Rarement utilisée seule, cette médecine s’inscrit en association ou en complément de traitements conventionnels, après la pose d’un diagnostic à l’aide d’un examen clinique et d’examens complémentaires.
L’expérience clinique a montré l’utilité de l’acupuncture dans le traitement des coliques. Un examen classique du cheval en colique, ainsi qu’un traitement associant la médecine occidentale et l’acupuncture, constituent l’approche la plus courante. Les indications sont les suivantes: ulcères gastriques, coliques spasmodiques, diarrhée chronique, coliques de stase. L’acupuncture traite la douleur mais agit aussi sur la motricité digestive.
Dans les troubles de l’appareil locomoteur, l’acupuncture permet de travailler non seulement la source de la douleur mais aussi ses conséquences, le plus souvent musculaires. Quelques études sur l’effet de l’acupuncture sur les dorsalgies ont été publiées.
Enfin, l’acupuncture a montré son intérêt dans le traitement et la récupération fonctionnelle de troubles nerveux dans d’autres espèces (animaux de laboratoires, chiens).
Observée à la lumière scientifique occidentale, l’acupuncture représente une modalité thérapeutique intéressante, à utiliser en complément d’autres traitements et après l’établissement d’un diagnostic précis.
Source: Gwenola Touzot-Jourde, L’acupuncture comme modalité thérapeutique, Pratique vétérinaire équine 2010 N°42, p 105.
Jument gestante : une vaccination à la carte
Pourquoi vacciner la jument gestante ? Tout d’abord pour la protéger de maladies infectieuses préjudiciables à la gestation. Mais aussi pour préserver la santé du poulain à naître.
Comme n’importe quel cheval, la jument gestante doit être à jour des vaccinations grippe et tétanos. Mais il est judicieux d’envisager également une vaccination contre la rhinopneumonie car cette maladie entraîne des avortements après le 4° mois de gestation. En France, tous les vaccins disponibles sont inactivés, ce qui leur assure une innocuité ; ils peuvent donc être administrés sans risque à la jument gravide.
La vaccination de la mère permet de protéger le poulain, car celui-ci va recevoir des anticorps maternels par le colostrum. Ces anticorps (fabriqués par la jument en réponse à la vaccination) vont aider le poulain à se défendre contre ces maladies infectieuses, jusqu’à ce qu’il soit lui-même en âge d’être vacciné. On comprend donc qu’une bonne prise de colostrum est primordiale pour la santé du poulain !
Comment et quand vacciner la jument afin d’optimiser la protection du poulain ?
Pour le tétanos, on conseille de vacciner la jument 4 à 6 semaines avant le poulinage, ce qui permet de protéger le poulain jusqu’à l’âge de 4 à 6 mois.
Pour la grippe, la durée de réponse en anticorps est relativement courte, on conseille donc de vacciner en fin de gestation (4 semaines avant le poulinage) pour optimiser la protection du poulain contre les virus grippaux. Attention toutefois à ne pas vacciner trop tard, car pour assurer un taux d’anticorps colostraux satisfaisant, le rappel doit avoir lieu au moins deux semaines avant la mise bas !
Pour la rhinopneumonie, si la poulinière n’est pas à jour de ses vaccinations, on pratique une injection un mois avant la saillie, un rappel au moment de la saillie puis une dernière injection au 6° mois de gestation (période de sensibilité maximale du fœtus). Si la jument a été vaccinée régulièrement, on effectue un rappel une semaine avant la saillie puis un rappel au 5° ou 6° mois de gestation. Pour les juments gestantes qui n’ont jamais été vaccinées, il est possible d’effectuer un protocole « de rattrapage » avec une injection vaccinale aux 5°, 7° et 9° mois de gestation.
Attention aux vaccins contre-indiqués chez les juments gestantes !
Le vaccin contre l’artérite virale est contre-indiqué chez les juments gestantes. De même, le vaccin contre la gourme et celui contre la fièvre du West Nile sont déconseillés lors de la gestation, faute d’essais cliniques.