Ce domaine d’expertise s’intéresse aux affections du système musculo-squelettique du cheval.
Nous voyons en consultation toutes les races de chevaux et toutes les disciplines sont représentées, en passant du cheval de loisir au cheval de sport (CSO, CCE, Dressage) ou bien au cheval de course (galop, trot attelé ou monté). Un examen orthopédique est recommandé lorsque le cheval présente une irrégularité des allures (boiterie) ou une contre-performance. Cette discipline est un domaine très développé puisqu’environ 1500 examens orthopédiques sont réalisés chaque année au sein du CHV.
Le but de l’examen orthopédique est de connaître l’origine de la douleur en précisant d’abord sa localisation puis en déterminant sa nature par l’intermédiaire d’outils d’imagerie médicale. Ces éléments permettront de savoir quel est le meilleur traitement à adopter dans chaque cas.
Les étapes de l’examen orthopédique :
1 / Recueil de l’historique de la pathologie locomotrice
2 / Examen statique
Le cheval est inspecté pour toute asymétrie, défaut d’aplomb ou autre posture algique. Après inspection visuelle, le corps du cheval est palpé pour identifier des zones de douleur pouvant expliquer la boiterie observée par le propriétaire.
3 / Examen dynamique
Le cheval est inspecté en mouvement selon des examens standardisés qui permettent d’accentuer la boiterie du cheval. Le cheval est ainsi observé au pas en ligne droite sur sol dur puis sur un huit de chiffre afin de mettre en évidence une diminution de la phase antérieure ou postérieure de la foulée. Le cheval est ensuite longé sur sol dur au trot et sur sol mou au trot et au galop ; aux deux mains afin de mettre en évidence les irrégularités d’allures et/ou une boiterie. Le CHV dispose de deux ronds de longe avec des sols différents (sol dur et un sol profond) permettant d’accentuer certains types de boiterie.
Des tests spécifiques sont alors utilisés afin de localiser la boiterie et/ou douleur :
Test de pince : il permet de tester la sensibilité des pieds.
Tests de flexion : les articulations sont mobilisées et maintenues en flexion pendant une minute à la suite de laquelle le cheval est mis en mouvement. Ces tests permettent d’exacerber la boiterie en cas de douleur et donc de préciser la localisation de la boiterie.
Test de la planche : le pied antérieur du cheval est placé en bout de planche et la planche est levée par le vétérinaire à hauteur de genou. Ce test permet de déplacer le poids du cheval dans la région des talons et donc d’exacerber une douleur localisée dans la partie postérieure du pied.
Test du surfaix : Ce test vise à placer un surfaix serré juste à la tombée du garrot. Le cheval est ensuite mis directement au galop. En cas de douleur localisée au dos, le cheval aura des réactions de défense lors du départ au galop.
Examen de la selle : certaines selles qui ne conviennent pas à la morphologie du cheval sont à l’origine de dorsalgies. Grâce à certains tests simples (examen visuel, thermographie…) on vérifiera que la selle n’est pas un facteur favorisant de la pathologie.
4 / Anesthésies loco-regionales
Après identification du membre boiteux lors de l’examen dynamique, les anesthésies diagnostiques sont réalisées de manière standardisée afin de localiser plus précisément la douleur. Elles consistent à injecter de l’anesthésique local au niveau des nerfs sensitifs de manière à retirer la sensibilité en procédant méthodiquement de bas en haut du membre.
Les anesthésies loco-régionales régulièrement réalisées permettent de supprimer la sensibilité des talons, puis du pied, du boulet et enfin de tout le membre au dessous du carpe ou du jarret. Après réalisation de l’anesthésie (des talons par exemple), le cheval est observé dans toutes les mêmes conditions décrites lors de l’examen dynamique. On dit d’une anesthésie qu’elle est positive si le cheval s’arrête de boiter après réalisation de l’anesthésie diagnostique. La douleur peut alors être localisée à l’endroit couvert par l’anesthésique local.
Des anesthésies encore plus précises peuvent aussi être réalisées au niveau d’une articulation. On parle alors d’anesthésie intra-articulaire.
5 / Examens complémentaires
Une fois la boiterie localisée, des moyens d’imagerie médicale sont utilisés afin d’obtenir un diagnostic et un pronostic précis ; et formuler le traitement adapté. Le CHV dispose de plusieurs appareils d’imagerie de pointe aux indications différentes :
- Radiographie numérique : cette technologie permet de visualiser les structures ostéo-articulaires.
- Echographie : cet examen permet principalement de visualiser les structures tendineuses et ligamentaires.
- Examen par résonance magnétique : l’imagerie par résonance magnétique (IRM) est un moyen d’imagerie avancé qui permet de visualiser à la fois les structures osseuses, tendineuses et ligamentaires. Cet examen est focalisé sur une région (pied, boulet par exemple) et consiste à la réalisation de multiples séquences permettant d’acquérir des informations différentes. Par exemple, l’examen permet de déterminer la nature d’une lésion osseuse ou tendineuse et il permet de préciser si cette lésion est active ou pas. C’est une information essentielle impossible à avoir par les moyens d’imagerie « standard » qui permettra de dater la lésion et d’adapter les recommandations thérapeutiques (le cheval doit-il être mis au repos ou bien au contraire traité et remis au travail ?). Le CHV dispose d’un IRM bas champ pouvant être réalisé sur cheval tranquillisé. Les zones pouvant être étudiées vont du pied jusqu’au carpe/jarret.
- La maréchalerie
La pose d’une ferrure adaptée est bien souvent un des éléments du traitement préconisé. Le CHV travaille en partenariat avec les maréchaux-ferrant afin que l’ajustement des ferrures soit optimal et adapté à chaque cheval. Après prescription d’une ferrure thérapeutique, le parage et la pose du fer peuvent être réalisés directement au CHV par le maréchal-ferrant selon les indications du vétérinaire et avec l’aide d’un guidage radiographique.
N’hésitez pas à nous contacter pour un bilan de santé adapté à votre cheval
